J’étais ce midi avec plusieurs dizaines de directeurs pénitentiaires pour protester à Paris, près du ministère de la Justice, contre la sanction prise contre le directeur interrégional des services pénitentiaires (DISP) de Rennes, relevé de ses fonctions après l'affaire Laetitia.
Parmi la centaine de personnes rassemblées à proximité de la place Vendôme, des directeurs pénitentiaires venus de toute la France - Lille, Nîmes, Nice, Lyon par exemple - étaient soutenus par des membres des trois syndicats de magistrats (SM, USM, FO).
C'est la première fois que nous nous retrouvons aussi nombreux pour manifester alors que notre corps ne compte que 500 personnes. Nous avons décidé de sortir de l'ombre pour témoigner de nos difficultés au quotidien et pour exprimer notre indignation face à la sanction qui a touché notre collègue.
Michel Mercier a décidé en effet de mettre fin aux fonctions du DISP de Rennes Yvan Laurens, première sanction après des rapports internes qui avaient mis en cause le suivi pénitentiaire du meurtrier présumé de Laetitia Perrais.
Ce qui est arrivé à ce cadre peut nous arriver demain à tous car aucun d'entre nous n'est en mesure d'exercer sa mission avec les moyens qu'on nous donne. A cela s’ajoute le manque de reconnaissance qui affecte notre profession, méconnue du grand public.
Nous ressentons une absence complète de soutien de notre hiérarchie, nous sommes laissés à nous-mêmes avec des responsabilités croissantes.
Une délégation de manifestants a été reçue par des collaborateurs du garde des Sceaux Michel Mercier, qui était en déplacement à Nantes pour évoquer les suites de l'affaire Laetitia. Pas d’annonce de moyens supplémentaires. Le ministre ne pensait pas que le mécontentement était aussi important. Ultimatum au 31 mars 2011 pour donner une suite à notre mouvement si il n’y a pas d’avancées significatives.
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