dimanche 10 janvier 2010

Séguin, Bachelot et le PACS

C'est une confidence de Roselyne Bachelot hier matin sur Europe 1 qui retient mon attention et que je veux vous faire partager. Philippe Séguin a été le co-auteur du discours qu'elle a prononcé à l'Assemblée nationale, le 7 novembre 1998, en défense du Pacs. Elle avait alors été la seule élue de droite à voter pour le texte prévoyant son instauration.

Roselyne Bachelot a confié qu'avant de prononcer son discours à l'Assemblée pour défendre sa position sur la Pacs, en 1998, Philippe Séguin lui demande ce qu'elle compte dire. Elle lui montre son texte et il lui répond : « Ton début de discours est bien, mais on peut faire mieux. »

La trace du républicain que fut Philippe Séguin est peut-être ici :

« Mais le moindre avantage de notre débat n'aura pas été de nous conduire à nous interroger sur le sens du mariage républicain, qui ne saurait se résumer à la procréation, ni simplement à resituer l'individu comme sujet de droit dans un couple puisque -et c'est heureux- nous n'utilisons plus nos enfants comme objet de troc ou comme objet de pouvoir quand ils se marient. »

Ou bien peut-être dans la conclusion, prononcée avec émotion par Roselyne Bachelot et approuvée par Philippe Séguin lui-même, comme le relate le compte-rendu publié sur le site de l'Assemblée :

« Les homosexuels ne veulent ni le dégoût des saintes nitouches ni la commisération des dames patronnesses. (…)

Cela a été l'honneur de des associations de défense des droits des homosexuels de faire des propositions qui refusaient les solutions communautaristes, forcément stigmatisantes, pour bâtir un projet où chacun et chacune d'entre nous pourra se retrouver, avec ses enfants, ses parents, à un moment où un autre de sa vie, car finalement nous ne reconnaissons ici qu'une communauté : la République. »

S'il pouvait adopter des positions plutôt conservatrices sur certains sujets (comme l'Europe), il est bon de rappeler que Philippe SEGUIN fut un des rares députés de l'opposition à ne pas voter contre le Pacs le 13 octobre 1999. Pour ne pas ajouter sa voix aux votes de gauche, il s’est réfugié dans l'abstention.

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