mercredi 30 mars 2011

Adagio d'Olivier PY au Théâtre de l'Odéon

Nous avons réservé nos places pour aller voir vendredi soir au Théâtre de l'Odéon la dernière pièce d'Olivier PY, Adagio.

Le pytsh : François Mitterrand achève son second mandat en 1995. Il sait qu’il ne lui reste plus que quelques mois à vivre. Olivier Py, dont la conscience citoyenne s’est formée sous sa présidence, a voulu retracer cette dernière année, revisiter quelques-uns des principaux moments d’une existence vouée à vivre et à méditer l’Histoire, imaginer le dialogue avec soi-même d’un homme de verbe et d'action qui travailla sa propre fin comme l'ultime rôle à sa mesure.

Olivier Py, dans Adagio, retrace l’ultime promenade intérieure de François Mitterrand, parce qu'il a eu très tôt l’intuition de se trouver face à un personnage théâtral de premier ordre. Assoiffé de lucidité au point de refuser pendant son agonie les secours de la morphine, Mitterrand fut en effet selon Py le dernier de nos grands politiques à être à ce point imprégné d’un style tout classique au sens littéraire du terme, veillant jusqu’au bout à être digne de son monument – ou de son masque. Son choix de vouer son existence au «démon de l’action» ne l’a jamais conduit à lui sacrifier ni les mots, ni la pensée, et au cours de ses derniers mois, il contrôla pas à pas le progrès de sa propre disparition de façon à se donner à lui-même un ultime rôle à sa mesure.

L’intention d’Olivier Py n’est pas de signer ici un discours élogieux et pas davantage un réquisitoire. Son but est d’abord de mesurer quel abîme nous sépare d’une époque pourtant si proche. Il est ensuite de nous faire pénétrer dans les arcanes de l’action, en nous dévoilant les interrogations et les attitudes d’un homme qui voulut contrôler jusqu’au bout le moindre de ses gestes. Et en matière d’action, Mitterrand était un maître.

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