lundi 9 novembre 2009

Il y a 20 ans, le mur de Berlin tombe...

Novembre 1989. La RDA, « premier Etat socialiste en terre allemande » tant vanté par ses dirigeants presque plus staliniens que Staline, est en pleine déliquescence. Chaque jour, ou presque, des centaines de milliers de manifestants marchent dans les rues de Berlin ou de Leipzig. Des centaines de milliers d'autres ont quitté le pays pour s'installer « drüben », en face, à l'Ouest, et y trouver la liberté. Economiquement, la banqueroute menace
 
Dépassées, les autorités communistes tentent de faire face. Elles s'efforcent de négocier une aide économique avec Moscou et Bonn (alors capitale de la République fédérale). L'URSS de Mikhaïl Gorbatchev ne peut rien promettre : elle n'a plus d'argent pour aider un « pays frère ».
 
Alors qu'Egon Krenz, et son équipe tente de s'attaquer à l'un des problèmes les plus urgents de la RDA: celui des voyages à l'Ouest et l'ouverture des frontières, les juristes de la très redoutable Stasi bricolent un décret prévoyant un système de visas pour les citoyens de RDA juste désireux de voyager et ne souhaitant pas quitter définitivement le pays. Histoire de tenter de les décourager en raison des obstacles administratifs... 

Approuvé par le Bureau politique du Parti, il est présenté au Comité central qui siège en séance plénière le 9 novembre 1989. Le porte-parole Günter Schabowski tient ensuite à 18 h une conférence de presse pour rendre compte des travaux du comité central. Cette conférence, qui réunit 200 journalistes du monde entier, est retransmise en direct à la radio et à la télévision.

Egon Krenz charge le porte-parole de présenter le décret à la presse. Schabowski emporte le document sans le lire.
La conférence de presse s' éternise. La salle s'assoupit, aux dires de témoins. Un correspondant italien, Riccardo Ehrmann, pose alors une question sur les voyages, sujet évidemment sensible entre tous. Les journalistes sortent de leur torpeur. Günter Schabowski hésite, bafouille. Il évoque alors le décret dont le secrétaire général lui a donné le texte. Il le découvre en le lisant à haute voix devant les journalistes et annonce : « Nous avons décidé de rédiger une réglementation qui autorise tout citoyen de la RDA à sortir du pays par les postes-frontière ». La torpeur quitte définitivement les journalistes et les questions commencent à fuser. « Les voyages privés pour l'étranger peuvent avoir lieu sans condition », explique le porte-parole. Question d'un journaliste « Quand cela entre-t-il en vigueur ? ». Le porte parole hésite, regarde autour de lui et ne trouve pas d'appui, il donne sa réponse : « Autant que je sache, dès maintenant ! ».
 
En fait, Günter Schabowski s'est trompé et a mal interprété le document. L'ouverture des frontières n'était autorisée que le lendemain 10 novembre à 4 heures du matin. Mais il est trop tard pour rattraper l'erreur...
A 19h04, l'agence de presse est-allemande donne des éléments de l'allocution. A 19h05, Associated Press annonce : « La RDA ouvre sa frontière ». Le télétexte (ancêtre d'internet) de France 2 titre : « Le Mur de Berlin est tombé ». A 20 h, la télévision ouest-allemande diffuse l'information : après 28 ans de fermeture quasi-absolue, le Mur de la honte va s'ouvrir !

OutlookDans les heures qui suivent, des milliers de personnes affluent vers les postes-frontières.
La situation est confuse. A la porte de Brandenbourg, la foule craint un moment que les policiers (les fameux Vopos) et les militaires de l'Est fassent usage de leurs armes mais ils sont livrés à leur sort, et ils doivent improviser. Les officiers et les soldats qui servaient sur la frontière se trouvaient dans une situation impossible. Ils étaient confrontés à un scénario extraordinaire pour lequel ils n'avaient reçu aucune consigne puisque les ordres ne devaient arriver que le lendemain.
 
Je voulais rappeler ce moment historique tant, depuis longtemps, Alain et moi nous nous sentons proches de l'Allemagne et des Allemands. Bien sur, le fait est qu'Alain a de la famille qui vit en Allemagne mais ce n'est pas uniquement pour ces raisons.
 
Nos vraies premières vacances, nous les avons passées en Allemagne. Une dizaine de jours pour aller à l'exposition universelle d'Hanovre et puis un détour jusque Berlin. De suite, nous avons été sous le charme. Ville fascinante aussi bien en été qu'en hiver. Ville magnifique qui, en 20 ans, a su s'émanciper, se développer, créer, aller de l'avant. Nous y sommes retournés quelques années plus tard. Un autre été, nous avons visité d'autres villes : Francfort, Cologne, des petites villes dans la campagne et d'autres au passé moins glorieux (Nuremberg).
 
Aujourd'hui, à 19 heures, nous serons très heureux et très fiers de partager un moment de fête et de fraternité sur la place de la Concorde avec nos amis allemands.
 
 

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