vendredi 7 novembre 2008

Le Palais Ducal

Une fois passée la porte, on pénètre dans la cour où se trouve le seul escalier qui conduit encore aux étages.

Le superbe Escalier des Géants de trente marches est surplombé par deux statues colossales d’Antonio Rizzo représentant les dieux du commerce et de la mer, Mars et Neptune, symbolisant la puissance commerciale et maritime de la république.

Au Nord, les bâtiments de la cour s'appuient sur la Basilique.

Sur le palier supérieur de cette scala dei giganti, chaque doge nouvellement élu remerciait de sa nomination, les participants du Grand Conseil; c'est là qu‘avait lieu, par voie de conséquence, son couronnement. Il coiffait alors le bonnet ducal appelé corno en raison de sa forme à protubérance arrière, et il prêtait serment.

L’aile orientale, à l’est de la cour, possède une façade magnifiquement sculptée, restaurée au cours de ces dernières années.

La luxuriante décoration du type renaissance, abritait les appartements privés. Elle donne à la cour un aspect des plus harmonieux.

Nous découvrons l’escalier d’or (scala d’oro) qui relie la grande loggia aux étages nobles, traité par Sansovino.

Le plafond est de stucs dorés raffinés, par Vittoria.

Le bâtiment est parsemé de boites aux lettres très particulières : Ces « bouches de dénonciation » recevaient les dénonciations, que les procurateurs prenaient plus ou moins en compte.
Juste un petit billet glissé discrètement dans la bouche entrouverte ... et vous pouviez vous retrouver aux fers ?
Un rival, un jaloux, voire un ignorant pouvait-il ainsi décider du sort d'une vie ? Bien sûr que non.
Les dénonciations devaient être signées, voire appuyées de témoignages. Et gare aux auteurs de dénonciations mensongères qui risquaient la peine de mort.

Dans une pièce à l'écart, au dessus d'un escalier, un magnifique tableau de Saint Christophe;


Au fil des siècles et des changements de goûts, les salles de travail, les salles de réunions, des principaux organismes de la république, les pièces de réception et d'apparat offrent des différences de structures et de décoration, des désaccords quelquefois nets; il demeure pourtant un sens profond de l'unité de l'ensemble qu'on respecté les grands artistes.

Les plafonds magnifiquement sculptés, les moulures, les compartiments de peinture, les toiles des murs, remplaçant les fresques à jamais perdues au cours des incendies, tout tend à l’illustration des hauts faits de l’histoire vénitienne, des conquêtes glorieuses, des croisades victorieuses, ainsi que les thèmes religieux sur la protection de la Sérenissime.

La plus grande des salles est celle du grand conseil, représentant la magistrature la plus haute de l’Etat,où siégeait la plus grande partie de la noblesse.

Les dimensions sont grandioses, 54 mètres sur 25 mètres, 12 mètres de hauteur englobant deux étages, décorées par Tintoret, Veronèse, Da Ponte, Titien.

Sur le mur du trône : le couronnement de la Vierge; sur les autres murs : la lutte entre Frédéric Ier et Alexandre III, la quatrième croisade et la prise de Constantinople conduite par le doge Dandolo âgé de 92 ans.

La solennité et les proportions de toutes les salles démontrent partout la grandeur et la richesse de Venise.

Notre visite du Palais ducal nous permet de visiter la prison et de passer à l’intérieur du pont des soupirs.

Nous découvrons aussi les geôles : Autrefois les prisons étaient internes au Palais des Doges.

Les cellules anciennes, sous le Palais des Doges, étaient des cachots insalubres, des "puits". D'autres cellules étaient situées sous les toits recouverts de plomb, d'où leur nom, les "plombs". Mais, au total, les puits et les plombs ne comportaient que 25 cellules alors, par souci d'offrir de meilleures conditions de détentions aux prisonniers, en même temps que par nécessité de multiplier le nombre de cellules, les prisons ont dû être agrandies de l'autre côté du canal. Elles étaient reliées au Palais des Doges, par le fameux "Pont des soupirs". Soupirs des condamnés, bien entendu.

Cet endroit a reçu un hôte de marque, Casanova. Arrêté le 26 juillet 1755, pour propagande antireligieuse et mœurs dissolues, il croupira jusqu'au soir du 31 octobre, où il réussit à s'échapper par les toits, gagnant la salle Carrée, d'où un gardien du palais, le prenant pour un retardataire égaré, le libère ... Casanova ne demanda pas son reste, et s'enfuit à Munich, puis Paris.

Notre visite a durée plus de deux heures.

Aucun commentaire: