mardi 29 juin 2010

Barrage, cheminées de fées, écureuils et bière belge !

Quel titre énigmatique et qui doit normalement vous donner envie de lire la suite de ce post. Il résume notre journée. Il est plus long car je profite de ce qu’Alain conduise pour écrire durant les trajets. Quand je conduis, c’est plus dure d’écrire à l’hôtel en rentrant…

Ce matin, nous nous sommes réveillés encore plus tôt que d'habitude. Alain a dormi d'une traite mais j'ai eu du mal à trouver le sommeil et je me suis réveillé vers 5 heures 15. Cette heure en Utah serait une heure normale puisque il faut rajouter une heure (il serait alors 6 heures 15) mais à Page nous sommes en Arizona donc il faut retrancher une heure. Vous imaginez donc les calculs que nous devons faire tout au long de notre voyage. A longueur de temps, nous transformons les miles en kilomètres, les pieds en mètres, les galons en litres, l'heure de la montagne en heure du pacifique et encore l'heure qu'il est en heure qu'il est en France...

A Page, il fait très chaud. En plus, dans la chambre, la climatisation est assez bruyante et il n'était pas possible de la laisser allumer si nous voulions nous dormir...

Notre petit-déjeuner est pris au bord de la piscine. Il fait déjà très chaud. La piscine n'ouvre qu'à 8 heures 15 et nous serons déjà partis. Notre programme est une fois encore chargé. Nous voulons retourner au Lac Powell pour y voir le barrage puis nous visiterons le Bryce Park et le Zion Park.

Le barrage de Glenn Canyon

« Jamais création industrielle n'aura été aussi réussie pour la nature et aussi bien utilisée par le tourisme ». Voilà ce que nous disent les guides. Construit en 1957 alors que rien n'existait à cet endroit, le barrage de Glen Canyon a créé de toute pièce la ville de Page, ses infrastructures et une industrie touristique florissante autour. En effet, le barrage a, de fait, créé un lac artificiel qui a vu se développer une marina, des hotels, des croisières en bateau, une activité de pèche...Le barrage a créé 1900 miles de côtes et 96 plages répertoriées.

Les drapeaux – qui sont habituellement devant tout les édifices publics mais aussi devant certaines maisons - du bâtiment d'accueil des visiteurs sont en bernes. On nous explique qu'un sénateur américain est décédé dans la nuit.

Une visite du barrage commence dans 5 minutes. Nous nous inscrivons pour y participer.

Après quelques contrôles de sécurité et des conseils (ne pas se pencher, ne pas monter sur le parapet, ne pas plaisanter sur le thème des attentats, des armes, des bombes au risque de se faire emmener par un des gardes, nous commençons la visite.

Le guide, Kevin Anderson, est un professeur d'éducation civique et d'histoire-géographie d'une trentaine d'années, voire la quarantaine, qui fait ce job depuis 8 ans pendant les vacances d'été. Faire travailler les professeurs l'été, c'est une idée que Notre Président n'a pas encore testé..

Après avoir pris un ascenseur, nous sommes sur la partie haute du barrage. D'un coté le lac et de l'autre les puissantes turbines qui permettent de fabriquer l'électricité et le fleuve Colarodo.

Il nous explique les étapes de la construction du barrage qui a commencé en 1956 pendant 10 ans.

Le lac exerce une pression sur la structure de béton de plus de 9 000 milliards de gallons d'eau... Faites le calcul mais ca doit faire, à la louche, plus de 30000 milliards de litres...

Ce qui impressionne donc c'est la masse de béton utilisée. Le tablier fait 10 mètres de large en haut et 100 mètres au fond. Autant de béton que pour construire une autoroute entre Chicago et Phenix.

Puis nous prenons un ascenseur qui nous emmène au cœur des turbines, 200 mètres plus bas (à raison de 15 mètres à la seconde). Nous pouvons donc voir les 8 turbines dont seulement 2 fonctionnent. Elles sont en cours de changement. Les turbines en fer qui sont en fonctionnement et qui datent de la création de la centrale – fabriquées en Belgique - sont remplacées par un modèle en inox (donc plus de corrosion). Pour une turbine, le processus prend 8 mois et coute 2,4 millions de dollars.

A la fin de la visite, nous reprenons la route pour voir lelac en lumière du jour. Hier soir, le soleil était couchant.

A 10 heures 30, il est temps de partir pour Bryce Canyon. Nous déjeunons dans un Wendy's.

Sur la route nous rencontrons un troupeau de bisons qui paissent (ou broutent) tranquillement une herbe très verte. Ici, le paysage change. Il n'est plus question de désert. Nous sommes dans des espaces fertiles, verdoyants et qui, au surplus, subissent un irrigation en complément des apports de la rivière qui traverse les champs.

Juste avant Bryce Canyon nous traversons Red Canyon. Comme son nom l'indique, la terre est rouge. Nous nous arrêtons quelques instants pour une pause photos. Notre voiture a fière allure sous l'arche qui surplombe la route.

Bryce Canyon

Ce parc est réputé pour ses cheminées de fée. Il s'agit de formations rocheuses qui, par l'érosion, formes des colonnes sur un espace en amphithéâtre d'une hauteur de 600 mètres.

Le parc héberge également des chiens de prairie. Ce sont des petits rongeurs semblablement à des écureuils qui vivent à l'état sauvage mais, nous en verrons, qui s'approchent assez facilement des touristes.

Zion Park

A notre arrivée sur le site, une pluie fine commence à tomber mais elle n'est que passagère.

Ce parc ne ressemble à aucun autre. Pour une fois, nous ne sommes pas tout en haut au bord du canyon. Nous sommes en bas, là où coule la rivière. La petite randonnée que nous faisons nous conduit, par un chemin facilement accessible au lit de la rivière. Bien équipés, nous pourrions continuer à marcher dans la rivière pour admirer des constructions géologiques façonnées par la nature depuis plusieurs siècles.

Au fil du chemin, nous avons rencontrés des écureuils et des biches. Bien que sauvages, c'est animaux ne sont pas du tout apeurés par notre présence. Habitués à voir des touristes, ils vivent leur vie tranquillement. Comme le soleil est en train de se coucher, la température baisse et la faune du parc commence à sortir.

Sur le chemin du retour, nous croiserons des écureuils encore, une biche affairés à manger des feuilles sur les branches puis d'autres près du lit de la rivière ou dans un pâturage herbeux. Plus étonnant, nous croiserons également pas mal de belles dindes... (des vrais , ne voyait là aucune malice de ma part!).

Bizarrement, on finira par « s'habituer ». Si on s'attarde devant les premiers écureuils ou une biche pour la regarder évoluer voire la photographier, au bout d'un certain temps, leur présence devient normale (c'est peut être la notre qui n'est pas conventionnel dans un si bel espace naturel) et nous continuons tranquillement notre chemin. Il n'en reste pas moins que d'approcher ces animaux à quelques chose de magique et d'extraordinaire.

Sur le chemin du retour, Alain me dit qu'il avait lancé à l'aller de la poudre anti-crocodile et que ca a bien marché puisqu'on en a pas vu un seul !

Il est 21 heures quand nous quittons le parc.

Avant de quitter le parc, une biche traverse tranquillement la route devant nous entre les voitures qui roulent au pas ! Elle n'a pas l'air d'être le moins du monde dérangé par le terrain de camping tout proche, ni par nos phares et le bruit de notre moteur !

Cette journée aura encore été particulièrement riche. Nous sommes à 40 minutes de Saint-Georges, notre ville étape pour la soirée. Inutile de dire que nous n'allons pas nous coucher tard.

Fin de soirée inattendue

Quand nous sommes arrivés à l'hôtel Econolodge, il faisait déjà nuit mais, bonheur, la piscine était éclairé. Quelqu'un barbotait encore dans le jacuzzi. Il était près de 21 heures 30 et l'idée de se baigner a pris rapidement le dessus par rapport à l’envie d’aller diner.

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, nous étions dans le bain.

Le jeune américain a commencé à discuter avec nous dans le jacuzzi. Il s’appelle James et il a 25 ans. Il vient de Denver et part refaire sa vie à Los Angeles. Coach sportif et acteur dans divers publicités pour des chaines locales de télévision (aux états-unis, les grandes villes ont des chaines locales qui sont différentes d'une ville à une autre) et quelques séries, il allait à Los Angeles pour tenter de faire carrière et passer divers casting. Sa voiture garée sur le parking de l'hôtel rassemblait toute sa vie. En plus de son expérience à la télévision et des cours de comédie qu’il a suivi, il a aussi pris des cours de piano et de chant. Il nous parle de son envie de tenter le casting de certaines séries américaines et de Pop Idol (la nouvelle star en France). En France, nous l’aurions pris pour un fou, aux Etats-Unis c’est ce qui s’appelle le rêve américain.

A 22 heures 30, le technicien de l'hôtel est venu fermer la piscine. James nous a proposé de diner ensemble. Notre expérience de la cuisine américaine (Denny's) l'a laissé pantois car il n'aime pas ce genre d'endroit – trop cuisine américaine, trop gras, trop populaire. Nous sommes allés dans un restaurant texmex. Au menu, margarita au citron vert, BBQ ribs et hamburger à partager autour d'une bonne bière « Belgium method ». Tout un programme si les américains se mettent à faire de la bière belge !. Et pourtant, elle était bonne.

Un point sur notre rencontre avec James. Les américains sont très facile au contact. Quand vous entrez dans un magasin, les vendeurs vous disent bonjour “Hello guys”. Idem quand vous entrez dans une pièce, dans la salle de petit déjeuner de l’hotel ou… dans un jacuzzi. Partout, on se dit bonjour et s’il y a moyen on commence la conversation. Ainsi, souvent, dans un hôtel avec le réceptionniste, la serveuse d'un restaurant ou des personnes qui demandent un renseignement ou que nous les prenions en photo, la conversation s'engage. Tout le monde le fait. C’est encore plus frappant pour nous qui sommes étranger mais il faut dire aussi que la France a un certain attrait pour eux. D'une part ils trouvent que la langue française est belle à écouter , que notre accent quand on parle américain est “so cute’” (mignon) et Paris restera toujours Paris : « Parissss, Oh my Goood ! ».

Finalement ce soir, nous n'aurons pas tenu deux de nos engagements : manger léger et nous coucher tôt. Ce fut en tout cas une soirée aussi inattendue que fort sympathique.

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